Monday, August 19, 2019

.fr .au Une analyse de l'élection australienne

"J’ai toujours cru dans les miracles"
Scott Morrison, le premiere ministre, sur sa victoire

Les résultats de l’élection en Australie de Samedi 18 mai étaient complètement inattendus avec la réélection surprise du gouvernement Morrison. Le bilan de scrutin donne 77 sieges à la coalition libérale/nationale, 68 sieges au parti travailliste, et 6 sieges sieges aux autres dans la chambre baisse.

Les sondages publiés pendant presque trois années et meme la veille de la scrutin ont indiqué que la coalition de centre-droite risquait de perdre sa majorité parlementaire au parti travailliste. Mais ils se sont révélés peu fiable quant aux résultats dans le Queensland et l’Australie Occidentale où le government a gagné plus de votes qu'attendu. Pour comprendre l’ampleur de la victoire du gouvernement dans le Queensland, considérons que sans le Queensland et sa population de 5 million, le parti travailliste aurait une majorité absolue. 


Résultats dans la chambre baisse

Quels enjeux pour le gouvernement futur?

"Qui aura la position dominates dans la determination de la politique du gouvernement?" "Moi"
Leigh Sales; Scott Morrison 

La période de gouvernance libérale qui dure depuis 2013, certains en pensait un fardeau pour le gouvernement. Moins cohérent que l’ère Howard, cette période divisée a connu peu de grand réformes: toute tentative semble avoir été freiné soit par l’opinion publique qui se range faiblement derrière la coalition, soit par le Sénat où le government a du convaincre les autres, soit par le government et ses tractations internes. Mais les calculs politiques de M. Morrison se sont si bien déroulé, telle que l’opposition travailliste a été tétanisée pendant des semaines: premièrement par la sélection d’un nouveau leader et puis par la réflexion interne obligatoire. 

"Donnons une chance égale à ceux qui se donnent une chance"

Donc un champs libre pour implémenter les réformes cette fois-ci? Étant donné que le gouvernement n'a que 34 sieges prévus au Sénat, alors que 38 constitute une majorité, rien n’est moins clair. Annabelle Crabb affirme que le sort du campagne donne un mandat de le faire. Mais, tant que le Sénat reste independent du gouvernement, l’histoire risque à se répéter: les négociations avec le cross bench seront cruciales. Et les questions restent des intentions du gouvernement après le budget est passé. Notamment la position du gouvernement sur l’environnement et le climat est nébuleuse. 

"La science prétendue établie n’est pas aussi établie que les gens disent et ça, c’est ma position…"
Tony Abbott, l’ex-premier ministre, sur le changement climatique  

Bien sûr leur vision libérale de l’économie visant à maintenir le budget à l’équilibre, réduire les taxes et encourager les entrepreneurs, va fournir des bases pour ce terme de gouvernement. Mais les enjeux de la climat sont un terrain dangereux pour n’importe que gouvernement en Australie, la division entre les grandes villes et les régions minières, entre les voix fortes qui réclament plus d’action et celles qui réclament un monde ou rien ne change, pèsera sans doute lourdement sur le gouvernement. 


"J’ai dit que j’allais bruler pour toi, je le suis"


Morrison comptera assurément sur les nouveaux règles pour la sélection d’un leader afin d’éviter le spectacle d’un gouvernement se détruisant encore à cause de la politique environmental. Cela dit, la distribution des sièges dans le chambre baisse signifie que, en dépit de ces règles internes, un ou deux députés pourrait faire chuter le gouvernement en votant contre eux. Toute son autorité dérivé du fait d’avoir gagné une élection dite ‘perdue à l’avance’, sera nécessaire à bien gérer ses propres partis.



La chambre haute
Le jour d'independence?

Un des éléments clés de cette élection étaient le sort des indépendants et les petits partis qui auront pu pencher la balance du pouvoir en faveur d'un camp politique ou de l'autre. Certains comme Helen Haines (Indi), Rebekha Sharkie (Mayo) et Zali Steggal (Warringah) ont gagné des sieges dans la chambre baisse ou comme Jackie Lambie dans la chambre haute. Des autres ont perdu comme Kevin Mack (Farrer), Kerryn Phelps (Wentworth) et Darren Hinch. Globalement un bilan mitigé pour les indépendants, et le gouvernement aussi qui a réussit de trouver sa propre majorité sans aide mais en perdant Tony Abbot, ancien premier ministre conservateur. 

Il faut noter que la coalition "doit" des dettes électorales aux Pauline Hanson, Clive Palmer et leurs partis respectifs - meme s’ils n’ont aucune intention de rembourser. Dans le passé Hanson et Palmer ont sapé le score électoral de la coalition en réduisant le vote primaire; cette fois-ci ils ont améliore la donne par donnant les preferences à la coalition et par achetant des publicités négatives contre le parti travailliste. 

Une élection climatique? (Quo vadis les verts?) 

"Nos écosystèmes sont tous en difficulté. Ceci est le plus compréhensif rapport sur l’état de l’environnement. Il confirme irréfutablement que la nature est en fort déclin."
Mike Barrett, WWF executive director, on IPBES report

Les indicateurs verts sont au rouge et le climat est une préoccupation majeur parmi un nombre croissant des électeurs. Les rapports des experts sur le climat et la biodiversité ont indiqué l’urgence d’agir immédiatement afin de protéger la planète. Meme la météo a lutté pour mettre le climat au centre de l’élection avec des temperatures records et des sécheresses perdurantes.

Pourtant un constat mitigé, les signes n’indiquent pas une percée de l’environnement dans le Parlement. Le parti qui semble devoir en profiter le plus, les vertes, n’a pas avancé beaucoup: le résultat n’est que le deuxième meilleur score de leur histoire après 2010. Mais étant donné que les mois précédant le scrutin ont eu un nombre de controverses avec des allégations d’intimidation interne, et accusations d’extrémisme, le score n’est peut-être pas si mauvais que ça. Bien que les verts ont obtenu moins de votes dans la chambre baisse, reculant dans les zones plus rurales, et avançant d’une façon lente dans ses sieges cibles comme Macnamara, Kooyong, Higgins et Brisbane;  tous leurs sieges au Sénat ont été retenu contre les prédictions.

"J’ai promis de défendre l’environnement et la santé de la planète, et de tenir les salauds responsables - et je le ferai - avec votre aide!"
Sarah Hanson-Young, Greens Senator for SA


Les verts ne cachent pas leur intention de mettre en oeuvre leur politique. Adam Bandt, un député écologiste, rejette l’idée que le défait des travaillistes devrait mener à l’atténuation des plateformes progressistes. Certainement la campagne Stoppe Adani va continuer en défiance du gouvernement et les verts vont faire pression sur les travaillistes pour rester bien ancré à la gauche. Mais quelle avenir pour ce petit parti qui peine à gagner plus de 10% des voix à l’échelle nationale? 

Quels leçons à en tirer pour le parti travailliste? 

"Je veux bâtir un parti travailliste grand. Un parti près de la communauté. Un parti qui reflète notre nation diverse."
Bill Shorten, ancien leader travailliste

Apres l'échec de leur tentative pour gagner l'élection, le parti travailliste apparait un peu désemparé. En dépit d'avoir eu une équipe expérimentée et unifiée, une plateforme très complète, plus de femmes dans leur rangs et, à tout point de vue, un assez grand nombre d'avantages, les travaillistes ont perdus. Meme si leur position n'a pas vraiment changé globalement, une défaite contre un gouvernement qui est si divisé et qui a n'exprimé qu'une vision limitée de l'avenir (sauf quant à la taxation) est une claque retentissante pour ce parti de centre-gauche. 

"Le parti travailliste semble avoir perdu l'élection imperdable"
Sam Dastyari, ancien Sénateur travailliste

Alors, un clap de fin pour Bill Shorten et une tâche difficile pour Anthony Albanese - nouveau leader du parti. Peut-être M. Albanese aura une cote de popularité plus en hausse que M. Shorten, il n'en demeure pas moins que des voix s'élèvent pour dire un changement est nécessaire: moins (ou plus) de taxation, moins (ou plus) d'action climatique... Les résultats en Queensland et l’Australie Occidentale en particulier font peur aux travaillistes dans ces deux états, qui serait menacés par une répétition de ces résultats (en 2020 et 2021).


Quel impact pour les étudiants de l'université de La Trobe?

Bien sur les étudiants auront des réponses diverses à cette élection. Chaque personne est dans sa propre situation: plus jeune ou plus vielle, plus ou moins aisée, avec ou sans une famille...

Certainement la decision du gouvernement de mettre un cap sur le nombre des étudiants va limiter les options de certains à cause d'une population qui continue de s'accroître. (La limitation appliquée par le gouvernement sur le nombre de places dans les universités aurait été enlevée par le parti labor.) Et la possibilité d'une hausse de Newstart est sévèrement réduite sous un gouvernement libéral - meme si certains de ses membres la soutiennent (Newstart est une allocation pour les étudiants australiens).

Ces actions aurait eu un coût monétaire pour un government travailliste et aurait requit (avec la reste de leur programme) des taxes supplémentaires - et certains réclament qu'on est mieux sans de telle charges sur l'économie. 

.fr .au est une série d'articles qui compare l'Australie et la France disponible en français et en anglais.

Pour plus d'info:

Quels enjeux pour le gouvernement futur?


Key challenges for the re-elected Coalition government: our experts respond, The Conversation by Corey Brawshaw, Miranda Steward, Peter Goss, Phillip O'Neill, Stephen Duckett.

Angus Taylor Calls for Labor to submit to the coalition on emissions target, The Guardian by Lisa Cox.


Scott Morrison's new ministry — who is in and who has moved, ABC News by Dan Conifer and Henry Belot.





Le jour d'indépendance 


Crossbenchers will not support anti-corruption body unless it has stronger powers, The Guardian by Christopher Knaus. 




Une élection climatique (Quo Vadis Les Verts?)




Quels leçons à en tirer pour le parti travailliste? 

Labor's election loss was not a surprise if you take historical trends into account, The Conversation by Sarah Cameron and Ian McAllister.


Labor begins election defeat postmortem with internal blame game, the Guardian by Kathryn Murphy and Sarah Martin



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